Pour faire un crédit immobilier, il faut avoir des revenus et un taux d’endettement ne dépassant pas les 33%, mais aussi répondre à un formulaire de santé (poids, antécédent…) qui entre dans les moindres détails de votre vie. Ces vérifications servent à fixer le taux de l’assurance. S’adresser à une grande banque française comme la Banque Postale, la Caisse d’Épargne ou le Crédit Agricole ou à tout autre organisme financier suppose de passer par là. Sachez qu’un crédit sans questionnaire de santé n’est pas possible.
Quelles questions sont posées ? Mentir ou non ? À suivre, tout ce que vous avez voulu savoir sur le questionnaire médical pour un crédit immobilier sans jamais avoir osé le demander.
Vous avez dit indispensable ?
Et bien vous avez gagné ! On ne vous prêtera pas d’argent sans que vous soyez passé par cette case là. L’assureur a besoin de savoir dans quel forme vous êtes, quels sont vos antécédents, et surtout de calculer les risques que vous tombiez malade pendant la période de remboursement du prêt. C’est la raison pour laquelle il entre dans les moindres détails et que parfois les questions posées semblent être une atteinte à la vie privée.
Le questionnaire n’est donc pas à prendre à la légère. Il faut commencer par bien le lire, et le remplir scrupuleusement. Si vous avez oublié des cases, votre dossier ne pourra pas être traité, et l’emprunt prendra donc plus de temps. Voici quelques exemples de questionnaire de santé pour l’assurance d’un prêt immobilier en version PDF : Notez les différences pouvant exister entre les différentes compagnies d’assurance.
Quelles sont les questions posées ?
D’abord, des renseignements d’ordres généraux, poids et taille, afin de savoir si vous êtes dans la « norme ». En cas de dépassement, attendez vous à voir votre prime augmenter. Tous vos problèmes de santé doivent être notifiés sur le questionnaire, et si vous touchez une pension pour un handicap quelconque, il ne faudra pas manquer de le notifier.
Ceux qui souffrent de maladies graves ou rares, de type cancer ou leucémie peuvent voir leur dossier de prêt refusé. C’est une injustice, mais heureusement, d’autres garanties existent, nous les développerons un peu plus tard.
Et l’assureur va loin
Il remonte sur les 10 dernières années : hospitalisations, affections, dépistages… Tout y passe. L’évaluation du risque est poussée jusqu’à l’extrême. Au besoin, joignez les clichés ou les résultats en votre possession pour que le dossier avance plus vite.
Si vous prenez des médicaments, joindre l’ordonnance, c’est mieux. Il se peut que l’assureur vous dise d’attendre la fin de votre traitement pour être assuré… Et là, c’est une mauvaise nouvelle : il faudra remettre votre achat immobilier à plus tard, à moins d’avoir une autre source de financement que le prêt.
Ce qu’on a le droit de ne pas mentionner
Tout n’est pas à déclarer. Si vous avez eu un rhume l’année dernière, pas besoin d’en parler. Même chose si vous prenez la pilule, ou que vous vous êtes fait vacciner contre la grippe l’hiver dernier. Les opérations bénignes, comme l’appendicite et les amygdales peuvent être passées sous silence.
Par contre, mentir sur des choses importantes est fortement déconseillé, cela pourrait venir annuler votre demande, votre crédit. De plus, l’assurance ne fonctionnera pas en cas de souci de santé en relation avec cette omission.
Le rapport entre la notion de risque et le montant de la prime
Plus vous avez des problèmes de santé, ou des addictions problématiques, et plus la prime d’assurance qu’il faudra payer pour son crédit sera élevée. Il n’y a pas de secrets : l’assureur quantifie les risques, et inscrit une somme en face. De toute façon, il s’agit d’être bien couvert, surtout si on en a pris pour 10,15 ou 20 ans.
Nul ne sait ni le jour ni l’heure comme le dit l’adage. Et il n’y a pas que le décès qui est couvert. En fonction de l’option choisie, on peut aussi se faire assurer en cas d’invalidité ou si on se retrouve au chômage (celle-ci étant la plus cher de toutes).
Plus de vie privée
Toutefois, si le questionnaire entre dans les détails de votre passif de santé, il ne peut s’immiscer dans la vie privée des gens. On ne peut pas par exemple vous demander si vous préférez les filles où les garçons.
En plus de cela, il y a quand même un secret médical qui doit s’instaurer, même si entre nous, le conseiller bancaire qui saisit votre dossier de prêt devrait s’il laisse traîner ses yeux être au courant des infos. Mais dites vous bien une chose : rien n’oblige un assureur à accepter d’assurer un client. Problème, sans assurance pas crédit. C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue.
Conseils pour remplir le questionnaire et des infos pour les fumeurs
Le premier conseil, et non des moindres, c’est de dire la vérité. Cacher des choses reste une erreur, et les quelques économies réalisées pourront nettement se retourner contre celui ou celle qui omis sciemment.
La meilleure façon de ne pas se tromper et de ne rien oublier au moment de remplir le questionnaire reste d’obtenir l’aide de son médecin pour cela. S’il vous suit depuis un moment, il possède dans ses fiches tous vos antécédents.
Pour les fumeurs
Il faut savoir que le fait de s’empoisonner à petit feu peut être considéré comme se tirer une balle dans le pied au niveau des assurances. Quand on fume, on peut attraper certaines maladies en plus, le tabac étant un facteur de risques aggravant. Et si vous fumez depuis 2 ans, vous serez entré dans la case « fumeur ».
Les non fumeurs seront ceux qui ont arrêtés depuis la même période ou qui n’en ont jamais grillé une, ou alors par inadvertance. Dans le cas ou votre assureur aurait décider de vous facturer une sur-prime, parce que vous êtes fumeur, pas de panique.
Si par la suite vous êtes touché par la grâce et que vous décidez d’arrêter, attendez 2 ans puis demandez lui de vous l’enlever, puisque vous serez alors passé dans la catégorie des gens sains. Petite aparté sur la cigarette électronique : c’est encore le grand flou artistique, tout dépend donc de votre assureur et de la perception qu’il en a.
Pour les asthmatiques
Pour ceux pour qui l’effort et le stress entraîne des complications à respirer, il va falloir s’armer de courage car la recherche d’un crédit pourrait vous donner des palpitations. N’oubliez pas votre ventoline quand vous allez voir votre banquier.
Les assureurs considères les asthmatiques comme des clients très risqués, et les surprimes qui font mal au portefeuille sont légions en la matière. C’est donc le moment de vous armer de votre patience légendaire et de faire le tour des assurances afin de trouver celle qui vous enfoncera le moins. Certaines jouent le jeu du risquent, mais elles sont peu nombreuses, cette notion étant difficilement compatible avec le métier.
Quand on a de l’asthme
Il faut le dire, et savoir l’écrire. Si cette respiration difficile date de l’enfance et qu’elle a été soignée depuis, pas besoin de la notifier. Quand on est guéri, c’est pour la vie. Par contre, si vous avez toujours des crises après avoir couru pour attraper le bus, vous êtes encore malade, mais rien de vraiment méchant, cela ne devrait pas vous coûter trop cher.
Mais si le traitement est lourd, avec une certaine régularité, vous passez dans une autre catégorie et il va falloir entrer en détail sur les crises, leur fréquence et leur nature, ainsi que sur les médicaments qui sont pris pour réguler tout cela. Préparer vos épreuves fonctionnelles respiratoires, elles vous seront demandées.
Ce qui peut inquiéter l’assureur du crédit : le coeur et les poumons. Et si vous combinez cette santé défaillante avec le tabac, autant dire que le cocktail est explosif. La garantie décès va vous coûter bonbon, et le refus guettera.
Problème à la thyroïde
Elle nous fait bien des misères cette thyroïde, elle qui nous régule au quotidien. Le pire, c’est l’hypothyroïdie. Seuls ceux qui ont cette maladie savent prononcer ce mot barbare. Même chose que pour le reste des petits désagréments physiques : il faut faire jouer la concurrence.
Ce n’est pas parce qu’une compagnie refuse de vous assurer qu’une autre aura le même discours. Au pire, vous pourrez en changer par la suite, vous avez 1 an pour le faire depuis la loi Hamon. Ce qui est important avec cette maladie, c’est de bien se faire suivre et de prendre son traitement (le fameux lévothyrox).
Par contre, il y a différentes causes, qui peuvent faire évoluer le verdict de l’assurance. La glande et ses mystères… Une infection primaire est différente de celle dite « secondaire ». Les tarifs aussi. Raison pour laquelle un courrier de l’endocrinologue qui vous suit est nécessaire.
Problème d’hypertension artérielle
Ces maudites palpitations ! Elles font la pluie et le beau temps dans votre organisme, mais aussi pour obtenir votre prêt immobilier à un bon taux (ou non). L’hypertension, comme le reste, se déclare.
Tout va dépendre de la façon dont celle-ci est soignée, et du traitement qui va avec. C’est la raison pour laquelle le questionnaire médical est aussi détaillé que cela car la maladie peut toucher les organes. Il va donc falloir passer par la case examens afin de les joindre au dossier : électrocardiogramme, scanner, IRM, fond d’œil…
Toutefois la surprime n’est pas automatique, surtout si vous n’êtes pas plus gros que la moyenne, à condition d’avoir une hypertension artérielle « petite ». Ceux qui suivent un traitement par bi-thérapie ont plus de souci à se faire.
Pour quelle finalité ?
Le but, de toute façon est de rassurer les divers intervenants au dossier de crédit, d’où la nécessité de souscrire une assurance qui prend en compte tous les risques.
Pour l’emprunteur, c’est aussi une garantie importante s’il ne peut plus payer ses mensualités du fait de son état de santé. Pareil pour ses héritiers. Si vous souffrez d’hypertension artérielle, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul dans ce cas, un français sur 10 est concerné.
Dépression et maladies mentales
Tout le monde en parle, mais personne ne sait réellement ce dont il s’agit. Reste qu’entre un comportement bipolaire et un peu de stress au boulot, il y a un monde. Car la dépression, au sens large du terme, touche un peu tout le monde en France.
Quand quelqu’un n’est pas vraiment dans son assiette, ne dit-on pas très rapidement de lui qu’il est dépressif ? Par contre, il se peut que l’assurance décide d’exclure le suicide de ses garanties, ça semble raisonnable. Reste que s’il n’y a pas un suivi par un psychiatre et une lourde prescription médicamenteuses, pas la peine d’en faire tout un fromage.
Même chose si vous avez pris 2 semaines à errer sur votre canapé pour digérer un divorce. Tout le monde peut trébucher, l’essentiel restant de se relever. Ce qui peut inquiéter le médecin conseil, ce sont les épisodes réguliers de dépression. Là, c’est du chronique, et peut-être même de la bipolarité (et pas du spleen).
Enceinte
Félicitations ! Bébé va grandir dans une nouvelle maison, ou dans un appartement tout neuf. En effet, de nombreux couples achètent quand un enfant est en route, pour avoir plus de place, donc les assureurs connaissent très bien le problème (c’est juste une façon de parler, rassurez-vous).
Un conseil : fuyez les compagnies d’assurance qui préfèrent attendre la naissance avant de vous accompagner dans votre projet. Elles ne méritent pas votre considération. Mais que cela ne vous empêche pas de déclarer votre grossesse, on ne sait jamais, d’autant plus que vous aurez droit à la prime de naissance !
Surpoids et obésité
Voici un critère qui ferait bondir les américains et qui déclencherait des procès en cascade au pays de l’oncle Sam. Mais nous sommes en France, et les kilos en trop n’ont jamais vraiment été acceptés.
Là encore, ce ne sont pas les quelques kilos en trop pris pendant les fêtes de Noel qu’il faut déclarer, ni votre dernier régime pour réussir de nouveau à entrer dans votre 38. Non, ce qui compte, c’est l’indice de masse corporel. Quand il pète le plafond, c’est là qu’il faut s’inquiéter. Les obèses, par exemple, doivent se préparer à payer une sur-prime, surtout sur la garantie décès.
Des conseils pour bien répondre aux questions
Vérité et précision sont les deux maîtres mots d’un questionnaire réussi. Un bon contrat suppose de jouer le jeu de la relation de confiance qui doit se nouer avec votre assureur. De plus, ce n’est pas juste une lubie de sa part, mais la loi. Il doit prendre en compte tous les paramètres pour fixer son prix.
Car n’oublions pas que la problématique principale est de bien vous protéger en cas de pépin. Un crédit immobilier c’est long, qu’on en prenne pour 10, 15 ou 20 ans. La mauvaise foi, si elle était avérée, pourrait se retourner contre vous et vous jouer de bien vilains tours.
Car les assureurs, quand ils doivent mettre la main à la poche, reviennent bien en arrière, à la recherche du moindre antécédent qui n’a pas été déclaré et qui pourrait être la cause de votre problème d’aujourd’hui. La justice est sans pitié avec les fausses déclarations émises dans le but de payer moins cher son assurance.
Attention toutefois a ne pas en mettre des tartines
Mais à se consacrer sur les renseignements utiles. Si vous avez peur d’oublier quelque chose d’important, il est bon de demander aide et conseil à son médecin traitant. Personne ne vous connait mieux que lui, au niveau de la santé en tout cas.
Et si votre santé évolue au fil du temps, il n’est pas nécessaire d’en faire part à son assurance. C’est votre état au jour de la signature qui compte, pas ce qu’il pourrait advenir par la suite.
Avec l’assurance, c’est comme dans la vie ou en amour : il faut être sincère pour que les choses se passent bien, et une petite sur-prime vaut mieux qu’un contrat annulé.
Et le secret médical dans tout ça ?
Certaines questions peuvent déranger. Chacun est libre d’y répondre ou non. Il ne s’agit pas de mentir, juste de refuser de répondre si on considère que les limites sont dépassées. Par contre, il ne faudra pas s’étonner si le dossier est refusé.
Mais si dans le cas contraire, on décide de répondre, il faut le faire en toute sincérité. Toutefois, la question du secret médical se pose. D’ailleurs il suffit de voir la tête de votre médecin quand vous allez lui demandé de vous aider à compléter le dossier. Il a peur de l’enfreindre, lui, en donnant ces renseignements confidentiels.
C’est pourquoi il va choisir de vous les donner à vous, ces renseignements, et libre à vous de les transmettre, ou non, au médecin conseil de l’assurance. En tout état de cause, il faut vous faire une raison : vous allez devenir un libre ouvert, et pour le secret, il faudra repasser.
Mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser au niveau du secret médical : pas besoin de préciser la couleur de votre peau ni avec qui vous préférer coucher.
La convention AERAS
Elle intervient pour les emprunteurs qui ont un risque aggravé de santé. Il faut qu’eux aussi puisse accéder au crédit, c’est une question d’égalité. Vous n’êtes pas responsable du cancer qui vous est tombé sur le coin du nez, non ? Seulement quand on a une maladie grave, pas la peine de perdre votre temps à chercher une assurance : vous n’en trouverez pas.
C’est pour cela qu’a été mis en place la convention AERAS. C’est un service médical spécialisé, habitué aux pathologies lourdes qui se charge d’examiner les dossiers de crédits immobiliers. C’est la convention qui va prendre en charge les sur-primes éventuels résultant de la maladie, afin de permettre à tous d’être bien assurés.
Si vous voulez vous informer sur les tenants et les aboutissants de la convention AERAS
Vous pouvez toujours le faire auprès de votre banque. Au niveau de la couverture, notamment pour invalidité, elle est réduite au maximum, ce qui permet de ne pas payer une sur-prime décourageante.
Comptez quand même 3 semaines pour avoir une réponse, mieux vaut donc s’y prendre le plus tôt possible. Mais il se peut que même dans ce cas là, l’assurance soit refusée. Il sera alors temps de se tourner vers la solution de garantie (hypothèque ou caution) pour obtenir le crédit.
Vous avez le questionnaire de santé sous les yeux ? Alors prenez votre plus belle plume, et éviter les taches et les ratures. Après tout c’est de votre crédit qu’il s’agit, et donc de votre avenir.