Être à la retraite, c’est avoir une baisse de revenu importante, surtout quand on n’a pas beaucoup cotisé. Et pendant ce temps, le coût de la vie augmente, l’inflation galope, et les pensions, elles, ne bougent pas en rapport. Alors, comment s’en sortir ? En cas de difficultés financières importantes, il faut contacter sa caisse, un conseil surtout valable pour les petites retraites : petits travaux, aide ménagère, aide sociale… Des dispositifs existent, sachez vous en servir !
La caisse de retraite AGIRC et ARRCO
Les aides sociales pour les personnes âgées sont normales, tout comme les aide financières pour les jeunes, c’est un principe de solidarité, et toutes les caisses complémentaires ont une enveloppe pour les retraités. Celles-ci, en fonction de leurs affectations peuvent leur permettre de rester plus longtemps à leur domicile (en subventionnant l’aménagement et les travaux nécessaires) ou bien financer une structure d’accueil adaptée au handicap s’il se présente
L’action sociale des caisses de retraites complémentaires
L’AGIRC, tout comme l’ARRCO ont un rôle important dans la vie d’une personne à la retraite. En plus de verser les pensions, les caisses peuvent supporter aux retraités qui rencontrent de grosses difficultés financières, mais pas seulement. Les bénéficiaires peuvent en effet être des personnes âgées à la retraite en perte d’autonomie, mais aussi les demandeurs d’emploi, les salariés en place et les personnes souffrant d’un handicap majeur. Un chômeur en difficulté qui contacte l’AGIRC, il fallait y penser.
Et les salariés ?
Une personne qui touche un salaire chaque mois, qui a des revenus, peut à un certain moment avoir aussi des soucis financiers, suite à un décès du conjoint, ou à des soins médicaux importants à régler. Ces situations difficiles à vivre sont éligibles à l’action des caisses de retraite, même si ce coup de pouce doit être exceptionnel, et ne saurait être systématisé.
Pour la demander, il faut prendre contact avec sa complémentaire (celle à qui sont versées vos cotisations de salarié), et simplement fournir son numéro de sécurité sociale. La demande sera ensuite étudiée, et l’argent versé en fonction des droits et de la situation de chacun, après examen du dossier.
Et les chômeurs ?
Là encore, elle ne peut se renouveler dans le temps. Le but de ce coup de main financier est de permettre au demandeur d’emploi de se réinsérer plus facilement dans la vie active. On peut ainsi imaginer que le besoin d’acheter une voiture pour se rendre à un nouveau travail, excentré de son domicile puise être financé en partie par l’aide de l’ARRCO.
Un dispositif spécial pour les cadres au chômage est d’ailleurs en place. Il s’agit de l’accompagnement+, qui va venir aider les cadres en grosse difficulté financière. Les conditions spécifiques pour en bénéficier nécessitent d’être inscrit à l’APEC, et d’être affilié à une caisse ARGIC.
Les caisses de retraite permettent aussi les chômeurs, qu’ils soient cadres ou non à retrouver du travail, par la création d’espaces spécifiques dédiés à l’emploi. On y trouve des professionnels, de la documentation, et des moyens logistiques, permettant de se réinsérer plus facilement.
Et les handicapés ?
L’AGIRC et l’ARRCO se sont associés avec le CCAH pour apporter leur soutien aux personnes souffrant d’un handicap. Elle participe à la création d’ESAT (aide par le travail), mais aussi à des foyers d’hébergement.
Pour les familles qui ont la charge effective d’un handicapé, une subvention peut leur être directement versée. Cet argent peut par exemple servir à faire des travaux dans le logement, rendant la vie de la personne impactée moins difficile : élargir le passage pour un fauteuil roulant, acheter un lit médicalisé, adapter les sanitaires et la salle de bains au handicap… Cela peut ainsi leur permettre de continuer à vivre à leur domicile grâce à ces équipements spécialisés.
Le régime général de la sécurité sociale
La participation financière aux travaux
Cette aide répond à un besoin : faire des travaux dans sa maison ou dans son appartement pour améliorer ses conditions de vie. Pour en bénéficier, il faut être affilié au régime général, au régime agricole, ou au régime des indépendants. Elle peut aussi bien être allouée aux propriétaires qu’aux locataires, sous condition de ressources (contacter sa caisse de retraite pour avoir plus de renseignements sur le plafond).
Quels sont les travaux qu’il est possible de faire avec ?
Des aménagements adaptés au handicap, comme l’élargissement des portes, mais pas seulement. Sont aussi concernés les travaux d’isolations (garder la chaleur et lutter contre le bruit), de plomberie (cuisine et salle de bains), et de décoration (papier peint, sols, peintures).
Il y a un formulaire CERFA dédié à remplir, puis à envoyer au centre d’amélioration de l’habitat de son département. Mise en garde : ne pas commencer les travaux avant d’avoir reçu l’accord, surtout si vous avez besoin du financement du régime général pour les régler dans leur totalité.
L’aide ménagère : nécessaire pour rester chez soi
Le maintien à domicile des personnes âgées passe par la prise en charge d’une partie du coût d’une assistante ménagère à domicile, même si elle ne vient que quelques heures par semaine.
Les subventions sont versées directement à la personne retraitée, après avoir listé ses besoins, et élaboré avec elle un plan d’action (nombre d’heure nécessaire en fonction de l’âge et de la mobilité). Pour en bénéficier, il faut toucher une retraite de base, ou une complémentaire, de la part de la caisse.
Une personne âgée peut donc se retrouver isolée, mais ne pas aller en maison de retraite grâce à ce soutien lui permettant d’avoir une aide à domicile. Rappelons qu’elle peut faire le ménage, mais aussi apporter les repas, faire les courses, aller chercher les médicaments chez le pharmacien, ou tout simplement apporter un peu de compagnie.
Quant au montant de la participation financière de la caisse, elle va dépendre des ressources de chacun. Plus la retraite est petite, et plus cette participation financière sera importante.
Qui peut la demander ?
Entendons nous bien. Un retraité en pleine forme, qui s’assume à 100% ne pourra pas prendre une aide ménagère, en tout cas en bénéficiant de sa caisse de retraite pour cela. Il faut une perte d’autonomie, même légère, pour être aidé financièrement. C’est ce qui déterminera son degré de dépendance. En fonction, le nombre d’heure d’une présence à son domicile pour faire des petits travaux de ménage ou de course sera déterminé.
Il faut savoir qu’il n’est pas possible d’avoir plus de 30 heures par semaine à domicile. Quant au financement, il en restera une partie à la charge du retraité, à définir selon les revenus mensuels. Sachez que la participation de votre caisse de retraite ne pourra dépasser 3000 euros par an.
Quelles sont les démarches à faire ?
Comme toujours, il faut en passer par là. Le mieux est de se mettre en rapport avec sa caisse de retraite principale. Il y aura un dossier à monter, qu’il faudra retirer à l’accueil. Il est aussi possible, pour la plupart des caisses de retraite, de le trouver sur Internet.
Le remboursement des frais d’obsèques
Un enterrement, ça coûte beaucoup d’argent, et plus on avance dans la vie, plus on a des chances d’y être confronté. Mais ce que l’on sait moins, c’est que la caisse de retraite de la personne décédée peut prendre à sa charge une partie des frais d’enterrement.
Concrètement, une pension de retraite est due jusqu’à la fin du mois. Ainsi, une personne qui meurt un 1er novembre a le droit à sa pension jusqu’au 30. La veuve, le veuf, ou toute autre personne, peut donc demander le versement du solde, à condition qu’elle ait déjà réglé les frais d’obsèques, même si celui-ci ne dépassera pas 2286 euros. La demande devra être faite par courrier, en y joignant les justificatifs habituels, que sont la facture de l’enterrement, et l’acte de décès.
Que fait de plus le CNRACL pour les retraités ?
Le CNRACL est le régime de base des fonctionnaires titulaires des collectivités locales. Elle permet ainsi de faire venir une aide ménagère chez soi, celle-ci pouvant préparer les repas, ou s’occuper éventuellement de l’hygiène de la personne retraitée. Le fonds d’action social du CNRACL est soumis à des conditions de ressources, comme la plupart des aides sociales. Important : l’aide ménagère ne devra pas être employée directement.
Grosso modo, pour en bénéficier, les ressources mensuelles pour une personne seule ne doivent pas dépasser 2000 euros par mois et 3000 pour un couple. Il faut avoir plus de 65 ans, ou alors sortir de l’hôpital, avoir contracté une maladie grave, ou avoir un taux d’invalidité supérieur à 60%.
Il ne faut pas contacter la caisse de retraite pour en bénéficier, mais un centre d’action social qu’elle référence (il y en a forcément un proche de votre domicile). C’est lui qui transmettra directement la demande.
Faire des travaux chez soi
L’amélioration de l’habitat de ses pensionnés est aussi au cœur de son action. Les travaux permettent d’adapter son logement à son âge, mais aussi à sa mobilité, surtout quand on souffre d’un handicap qui rend les déplacements difficiles.
Lors du montage du dossier, il faudra sûrement fournir un certificat médical prouvant son infirmité, même mineure, et une visite à son domicile de la part d’experts et à prévoir. Encore une fois, il ne faut pas contacter le fonds social directement, mais passer par un organisme habitat conventionné, siégeant dans le département du demandeur.
Etre pensionné de la SNCF
On a coutume de dire que le personnel de la SNCF est privilégié pendant sa carrière professionnelle, mais il semble qu’il le soit aussi une fois à la retraite. En effet, si la caisse verse les pensions retraites, elle gère aussi l’aide sociale pour ceux qui en ont besoin, en plus des billets pour circuler, avantage non négligeable.
En définitive, il ne faut pas négliger les caisses de retraite, qui peuvent retirer une belle épine du pied à ceux qui n’ont pas les moyens de faire des travaux chez eux ou de se payer quelqu’un à domicile.