Toucher la bourse quand on est étudiant c’est une bonne chose : elle facilite le suivi des études et évite, si possible, d’avoir un job après les cours pour subvenir à ses besoins. Sauf qu’y avoir droit n’est pas une fin en soi. Il faut aussi la mériter tout au long de son cursus. Arrêter ses études et abandonner la Fac, le double redoublement, avoir trop d’absences injustifiées sont autant de raisons qui peuvent justifier d’avoir à rembourser le CROUS et donc de rendre les sommes perçues.
Est-il possible de tout perdre ?
La bourse scolaire n’est pas un du. C’est un droit. Mais cela implique d’avoir des comptes à rendre et un comportement étudiant irréprochable. Après tout, il s’agit d’argent public. Sans cette aide financière, beaucoup ne pourraient pas poursuivre leurs études.
Les règles à suivre pour ne pas avoir à rembourser tous les avantages, bourse, frais d’inscription et mutuelle étudiante :
- S’inscrire à la fac ou dans une école d’études supérieures
- Aller en cours et en TD (ne pas sécher)
- Rendre les devoirs demandés permettant d’être noté
L’absentéisme : au bout de combien d’absences la bourse d’études est-elle retirée ?
C’est un fléau. Si les amphis sont souvent plein à la rentrée, ils sont désertés dès le mois de novembre : quand la bise fut venue, les amphis se trouvent fort dépourvus… Sécher la fac, et ne pas aller en cours sauf à être malade ou à avoir des motifs sérieux doit dans la théorie obliger les boursiers à rembourser.
Si tous les étudiants doivent être assidus, les bénéficiaires de l’aide sociale ne sont pas seulement obligés : c’est une condition obligatoire, sous peine de voir tomber la sanction financière. Rappelons qu’en principe, on a le droit qu’à 2 absences par matière, et qu’il faut passer les examens.
L’assiduité en cours: conditions et obligations
Vous n’échapperez pas au contrôle de présence. Certains établissements sont plus rigoureux que d’autres sur la question. Prenons par exemple le cas de la Sorbonne. Chaque semestre, il y a une attestation d’assiduité que les chargés de TD doivent remplir. Il faut la retourner à des dates précises.
Pour contrôler que l’étudiant s’est bien présenté à l’examen, comme il y est en principe obligé, c’est simple : c’est l’émergement qui fait valeur de preuve. Même chose pour les devoirs sur table, les fameux DST. Il n’y a pas d’exceptions autorisées.
La formation à distance
L’assiduité demandée y est un peu différente, car on ne peut vérifier que l’étudiant passe ses journées à travailler derrière son bureau, ce n’est d’ailleurs pas le but d’un tel cursus. Là, ce sont les devoirs qu’ils faut rendre. Ils prouveront que la formation est bien suivie. Là encore, le taux de rendu doit être de 100%.
Les cas spéciaux
Certaines situations font qu’on ne peut plus aller en cours comme il se doit. Dans tous les cas il faut avertir son établissement, et en référer au CROUS si cela doit durer, comme pour un stage long par exemple.
Ainsi, pour une poursuite de cursus dans un autre pays, il faut en avoir l’autorisation de la part de sa faculté. Changer d’orientation n’est pas un motif d’exclusion. C’est à partir de la licence que les choses peuvent se compliquer. Il faut avoir validé ses crédits et le prouver. Même chose pour les MASTER 1 et 2.
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Le redoublement
Si on a tous le droit à l’erreur, se planter peut faire perdre le bénéfice de la bourse. Toutefois, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Ainsi, les étudiants en médecine et en pharmacie ont le droit à 1 échec, les handicapés et les sportifs de haut niveau à 3.
Le redoublement peut également être excusé pour les boursiers qui rencontrent des difficultés importantes dans leur vie personnelle. Il faut garder toutes les preuves permettant d’étayer son dossier en ce sens si tel est le cas.
Je suis nul à la Fac: je vais perdre ma bourse ?
A terme, c’est certain que la nullité vous fera perdre les avantages du système. Si vous êtes dans cette situation, dites vous quand même qu’avec du travail, un tel constat d’échec n’est pas irrémédiable.
En attendant, reste à quantifier l’échec, et à le relativiser en fonction du niveau. Rappel : chaque étudiant, en fonction de son avancée, à le droit de toucher la bourse pendant 7 ans, les années de bac à bac + 2 étant les plus simples.
Abandonner ses études : toucher la bourse étudiante sans aller en cours
La règle veut qu’on avertisse le CROUS de sa décision et qu’on rende l’argent. Sauf que dans la pratique, tout le monde ne le fait pas. La bourse est souvent la seule source de revenu de ces jeunes. N’aller qu’aux examens peut parfois suffire à la conserver.
D’autres raisons sont parfois motifs d’abandon, comme une maladie grave (si c’est une dépression, elle peut n’être que temporaire). Il serait malvenu de la part du CROUS de couper les subsides dans ce cas là. Pour éviter les malentendus, il faut le prévenir, certificat médical à l’appui.
Cumuler bourse et job étudiant
Même si l’aide financière du CROUS est appréciable, elle n’est pas souvent pas suffisante pour subvenir aux besoins du quotidien, surtout quand on doit assurer soi même son gîte et son couvert.
Loyer, charges, nourriture, transport, téléphone… Autant de dépenses à gérer qui poussent à travailler le soir et le week-end, parfois même certains jours de la semaine. Le cumul est possible, à condition de ne pas dépasser un certain seuil de ressources et de continuer à aller en cours. Seuls cumuls impossibles : RSA et bourse et Assedics et bourse.
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Le remboursement : modalités
C’est la dernière étape, si les recours gracieux n’ont rien donné. Dans tous les cas, quelque soit votre situation, pensez toujours à prévenir le CROUS, qui pourra vous orienter vers une assistante sociale le cas échéant.
Le remboursement, lui, peut se faire en plusieurs fois. On peut aussi obtenir un délai pour rembourser les dernières mensualités.
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Ne pas rembourser le CROUS: modèle de lettre
Dans le meilleur des cas, c’est ce qu’on peut vous souhaiter, à condition de faire cela dans les règles. Faire un recours gracieux, pour qu’il ait toutes les chances d’aboutir ne s’improvise pas.
Les étudiants doivent donc adresser leur courrier au directeur qui résume le pourquoi de la suspension du versement et le remboursement demandé. Ensuite, il faut détailler ses raisons, personnelle ou non et ne pas hésiter à s’épancher sur sa situation financière.
Si l’erreur vient de l’administration, il faudra également le notifier. N’oubliez pas de joindre à votre envoi tous les justificatifs en votre possession.
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Attention à l’interdiction bancaire !
En cas de non-remboursement du CROUS, la dette sera transmise au Trésor Public. Et là, vous passerez dans une autre dimension, bien plus inconfortable encore. Ainsi, donc, si pour de multiples raisons on vous demande de rembourser, il ne faut pas ignorer cette injonction.
En effet, lorsqu’il ne voit rien venir, le CROUS a la possibilité de passer la dette à son voisin, en l’occurrence le trésor public, plus habitué aux procédures de recouvrement.
Les conséquences
Dans certaines situations, on assiste parfois à un blocage du compte courant et des livrets bancaires. Des prélèvements peuvent aussi être fait sans le consentement de l’étudiant. Le mieux de toute façon est de régulariser la situation au plus vite, tant avec son banquier qu’avec le CROUS.
L’interdiction bancaire entraîne la perte de ses moyens de paiement, chéquier et carte bleue, et la possibilité d’être inscrit à un des fichiers gérés par la Banque de France, FCC et FICP qui rendront tout nouveau crédit impossible.
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ERASMUS : recevoir et redonner ?
Etre étudiant Erasmus : les montants que l’on peut obtenir… Mais aussi peut-être avoir à rembourser ! La bourse quand on étudie à l’étranger dans ce genre de programme est conditionnée à trois facteurs importants : le pays choisi, celui dont vous venez et la durée des études.
Car même s’ils font partie du même programme, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne quant au financement et à l’aide apportée aux étudiants. En effet, le coût de la vie est bien différents en passant d’une frontière à une autre.
A combien peut-on prétendre ?
En principe, la bourse pour un étudiant Erasmus devrait être versée chaque mois. Mais dans les faits, elle l’est souvent presque entièrement au début, à condition que tout soit en règle pour recevoir la subvention. 80% tout de suite et 20% un mois plus tard. Attention : il n’est pas toujours possible de se faire virer l’argent sur un compte à l’étranger.
Grosso modo, on peut dire que l’aide apportée oscille entre 150 et 400 euros par mois. Un anglais qui étudie en Allemagne et un polonais qui suit des études en Espagne ne recevront pas la même somme car ils n’appartiennent pas au même groupe.
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Je vais perdre ma bourse en France si je pars à l’étranger avec Erasmus?
Que ceux qui partent étudier à l’étranger se rassurent : s’ils bénéficient des conditions nécessaires, ils ne resteront pas sans subsides. Toutefois l’appréhension lié à son futur est bien légitime et compréhensible.
Partir s’installer à l’étranger, y vivre, y étudier, c’est la grande aventure. Mais si on galère financièrement, cette opportunité peut se transformer en cauchemar. Reste qu’à chaque problème il y a sa solution, qu’on soit en alternance, en formation supérieure et surtout boursier.
La peur de tout perdre
Elle ne doit pas vous empêcher d’avancer, mais au contraire, être un moteur de réussite. Pour les boursiers, il faut savoir qu’en vertus des accords, la bourse, lorsqu’elle est versée sur critères sociaux reste valable pendant tout le temps de son séjour ERASMUS.
Autre bonne nouvelle, à ne pas négliger : l’allocation Erasmus et la bourse française se cumulent. De quoi s’installer et réussir à survivre afin que son séjour loin des siens et de son foyer se passe de la meilleure des façons possible.
En définitive, la bourse enlève bien des épines du pied à ceux qui n’ont pas eu la chance d’être né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Mais ces droits imposent des devoirs en retour. A chacun de prendre ses responsabilités pour continuer à être aidé par le système.